L’histoire est conçue comme la
recherche, la connaissance, la reconstruction du passé de l'humanité sous des
aspects particuliers, selon le lieu, l'époque. Ainsi
parler de l’histoire du continent africain revient à retracer ce qui a
caractérisé ce continent dans son passé. A travers l’Afrique chaque peuple,
ethnie, tribu avait son organisation sociopolitique. Cependant avec le contact
du continent avec l’étranger plusieurs doctrines ont déferlé sur le continent
entrainant de bouleversement. Il s’agit de doctrines
comme l’esclavagisme, l’impérialisme, le colonialisme, les indépendances, le
néocolonialisme voire la mondialisation. En dépit de ces événements, il sied de
se demander si on peut admettre que l’Afrique est un continent sans histoire.
Rejeter l’histoire de l’Afrique n’est-il pas une façon de nier la qualité
humaine et la réflexion à l’homme Africain ? Telles sont les questions
auxquelles nous tacherons de répondre au cours de ce travail.
En
effet certains auteurs soutiennent que l’Afrique est sans histoire. Cette thèse
est liée au fait que l’Afrique n’a pas produit des écrits. Ils prétendent que
l’africain est resté au stade naturel. Aucune production sur le plan
philosophique et littéraire. Cependant s’il est vrai que l’Afrique est un
continent sans histoire, on peut se
demander pour quoi les grecs ont fait des voyages en Egypte. Ces penseurs grecs
y ont appris diverses matières comme le droit, les mathématiques, la médecine
et bien d’autres sciences. Tales de
Milet a reçu l’enseignement des prêtres égyptiens et des chaldéens soutiennent Deiogène
et Hérodote. En outre l’ethnophilosophie soutient qu’il existe une philosophie
africaine différente de la philosophie occidentale. Les sources qui permettent
de s’en rendre compte sont la source littéraire spécialement orale dans laquelle
se dégage une sagesse, la source pratique liée aux rites et autres célébrations
dans lesquelles se dégage une vision du monde et l’art formulant le langage sur
la condition humaine. Qu’en est-il de l’authenticité de cette
philosophie ? L’idée d’une philosophie authentiquement africaine émerge à
partir de 1945, quand le Père Tempels écrit son ouvrage la philosophie bantoue. Il y démontre que les noirs africains ont
une pensée comparable à ce que les occidentaux ont appelé philosophie. Selon
lui dans leur parler, les bantous expriment la force vitale de leur être. Sur
le plan sociopolitique les peuples africains étaient organisés au tour d’une
structure, d’un système politique. Au contact avec l’esclavagisme,
l’impérialisme et bien d’autres idéologies les structures existantes ont cédé
de la place. La mission civilisatrice qui animait les colonisateurs ne devrait-elle
pas nous amener à considérer ce qui se faisait en Afrique comme une histoire
particulière du continent. Aux indépendances, les territoires colonisés sont
reconnus comme des Etats et ont une autonomie vis-à-vis du colonisateur.
Cependant malgré l’autonomie les pays africains se voient exploiter d’une autre façon par l’avènement du
néocolonialisme et de la mondialisation.
En somme, la mission civilisatrice et les voyages des
grecs en Egypte sont des preuves sur l’existence d’une histoire particulière de
l’Afrique. Refuser cette histoire c’est nier la capacité de réflexion et la
qualité humaine à l’Africain. Le manque d’écrits ne peut pas entrainer le refus
de l’histoire car la littérature orale précède la littérature écrite. L’Afrique
est reconnue comme le berceau de l’humanité d’où il n’y a pas lieu d’affirmer
qu’elle est sans histoire. Les différents événements qu’a connue l’Afrique retracent
son histoire et nous permettent de considérer et d’affirmer que l’Afrique a une
histoire précise sur le plan sociopolitique et philosophique.