mardi 24 juin 2014

LE BOUDDHISME



Le bouddhisme
                   Dans les milieux scientifiques, l’origine de la philosophie soulève de nombreuses controverses. Ainsi certains penseurs estiment que la philosophie est uniquement d’origine occidentale excluant toute autre hypothèse. Pourtant il sied de remarquer que depuis la nuit de  temps le peuple aspire à la recherche philosophique estimant qu’elle est l’œuvre la plus élevée de la raison. En se livrant dans cette quête, tous les peuples dits primitifs et la plus part des civilisations n’ont pas pu découvrir sa vraie nature et son être propre. Qu’en est-il de la sagesse dans le monde ? Il sied de revoir les différentes sagesses à travers le monde en mettant un accent particulier sur le bouddhisme étant le point qui nous a fort intéressés dans le cadre du cours de philosophie antique. Afin de mener à bon port ce travail nous dirons un mot sur la philosophie persane et en second point nous traiterons de la philosophie en Inde, particulièrement le Bouddhisme.
De la philosophie persane
                   A travers le monde plusieurs doctrines philosophiques apparurent avant l’invention pythagoricienne du concept de philosophie. C’est le cas de la sagesse persane, de la sagesse en Inde, de la sagesse chinoise, égyptienne, judaïque et bien d’autres écoles.
                  En effet les grandes civilisations aryennes laissent un effort vers la spéculation rationnelle et proprement philosophique. Cet effort est partout resté impuissant à constituer une discipline scientifique autonome, distincte de la religion. Ici ce n’est pas la tradition religieuse qui tient lieu de philosophie, c’est bien plutôt la philosophie autrement dit la sagesse de l’homme, qui pénètre la religion et se confond avec elle. Il sied de relever que le sage accomplit une fonction sacrée, il n’est pas chef d’une école philosophique, il est fondateur d’une école religieuse ou même d’une religion.
                  Ainsi plusieurs sagesses se sont constitué dans le temps : la sagesse persane dont la religion originelle était un monothéisme assez pur, Zoroastre, appelé aussi Zarathoustra, fonde le mazdéisme, une doctrine  puissante qui systématise (et déforme) certaines grandes vérités recueillies de la tradition primitive, en s’efforçant d’approfondir rationnellement l’immense problème qui s’impose à la pensée de l’homme, le problème du mal. Ne voyant pas que Dieu est l’unique principe suprême, Zoroastre aboutit au dualisme, et enseigne l’existence de deux principes coéternels et incréés, le principe du bien(Ormuzd) et le principe du Mal(Ahriman), qui se partagent l’empire des choses et dont la lutte sans merci constitue l’histoire du monde. Le mazdéisme tend à faire du diable un Dieu luttant contre Dieu dans la mesure où Ahriman s’identifie à l’Ange rebelle de la tradition primitive.
Le Bouddhisme
                  S’agissant de la sagesse en Inde, plusieurs doctrines ont apparu. Il s’agit essentiellement du brahmanisme, du bouddhisme, et bien d’autres écoles et la pensée chinoise. Le bouddha est une philosophie, agnostique et athée, mais qui usurpe les fonctions sociales et rituelles d’une religion. C’est à titre de religion qu’il s’est répandu chez tant de milliers d’hommes.
         A partir du VIème siècle des nouvelles écoles naissent dans l’Inde, les unes orthodoxes, les autres hétérodoxes. De toutes ces écoles la principale est celle de çakya-muni surnommé le Bouddha (l’illuminé, le sage). Le Bouddhisme est une doctrine essentiellement négative et dissolvante. Elle est orientée d’ailleurs vers la pratique plus que vers la métaphysique et la spéculation. Le bouddhisme peut être regardé comme la corruption et la déliquescence de la philosophie brahmanique.
                     Cette doctrine met avant l’être le devenir ou le fieri, une philosophie formulait au temps d’Héraclite en Grèce comme un parfait système évolutionniste ; aussi bien s’il déclare que l’existence de Dieu, comme celle d’un moi substantiel ou d’une âme immortelle, est inconnaissable (agnosticisme). Sa vraie tendance est-elle de nier l’existence de Dieu (athéisme), et de remplacer toute substance par un courant ou un flux (conçu d’ailleurs comme réel en lui-même) : c’est ainsi que la métempsychose consiste pour lui dans la continuité d’une chaine de pensée et de sentiment qui passe d’un mode d’existence à l’autre en vertu d’une sorte d’élan vers la vie du au désir d’être ;  car c’est le désir qui est cause de l’existence , et « nous sommes ce que nous avons pensé .»
                   La doctrine de la libération de la douleur, qui domine tout le bouddhisme plus encore que dans le brahmanisme, change d’aspect et s’aggrave encore. Le mal est d’exister : il est mauvais d’être ; et le fait d’être est la source de toutes les douleurs. Le sage doit détruire en lui l’aspiration naturelle de l’homme vers la béatitude, il doit laisser toute espérance et d’éteindre tout désir. Il parviendra ainsi à l’état de  vide ou d’indétermination totale appelé nirvana qui le délivrera du mal d’être et du joug de la transmigration et qui devrait être regardé comme l’annihilation de l’âme elle-même : car l’âme n’est que la chaine ou le courant des pensées et des sentiments qui doivent l’existence au désir d’être ; éteindre ce désir, est donc éteindre l’âme.
         C’est vers le nirvana que le bouddhisme dirige tous les exercices ascétiques qu’il garde du brahmanisme, et tous les préceptes de sa morale, ordonnée ainsi non à Dieu mais à une sorte de néant mystique comme fin dernière. La morale bouddhiste a d’ailleurs l’homme seul, et non Dieu, pour origine et pour règle suprême. Elle prescrit également la bienveillance universelle, l’aumône, l’oubli des injures, la non résistance aux   méchants mais pas pour l’amour du prochain lui-même mais c’est enfin de fuir soi-même la douleur, et d’éteindre toute activité et toute vigueur dans une sorte d’extase humanitaire.  
                Le bouddhisme nous montre ainsi que la douceur et la pitié, quand elles ne sont pas réglées par la raison et dictées par l’amour, peuvent déformer l’homme autant que la violence, étant alors signes de l’acheté, non de charité. Cette doctrine de désespoir n’est pas seulement une hérésie à l’égard du brahmanisme, elle est un fléau intellectuel pour l’humanité, car elle procède de la dissolution de la raison. On trouve en elle les grandes erreurs qui s’attaquent à la raison dans les temps modernes. Si elle est prônée de nos jours avec tant de ferveur dans certains milieux européens, c’est que les écrits qui veulent tirer de l’humanisme une morale de bonté pour un monde sans Dieu sont déjà virtuellement bouddhistes.
NBB
Dès ses débuts, la philosophie s’est confondue à la religion. La pensée mythologique marque cette confusion. Mais l’histoire montre des moments de conflit entre la pensée religieuse et la pensée philosophique. Le religieux croit en Dieu, c’est un acte de foi. Le philosophe réfléchit sur Dieu à l’aide des principes de la raison et peut conclure à son inexistence, d’où le conflit des deux types de pensée.

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