Le
bouddhisme
Dans les milieux
scientifiques, l’origine de la philosophie soulève de nombreuses controverses. Ainsi
certains penseurs estiment que la philosophie est uniquement d’origine
occidentale excluant toute autre hypothèse. Pourtant il sied de remarquer que depuis
la nuit de temps le peuple aspire à la
recherche philosophique estimant qu’elle est l’œuvre la plus élevée de la
raison. En se livrant dans cette quête, tous les peuples dits primitifs et la
plus part des civilisations n’ont pas pu découvrir sa vraie nature et son être
propre. Qu’en est-il de la sagesse dans le monde ? Il sied de revoir les
différentes sagesses à travers le monde en mettant un accent particulier sur le
bouddhisme étant le point qui nous a fort intéressés dans le cadre du cours de
philosophie antique. Afin de mener à bon port ce travail nous dirons un mot sur
la philosophie persane et en second point nous traiterons de la philosophie en
Inde, particulièrement le Bouddhisme.
De
la philosophie persane
A
travers le monde plusieurs doctrines philosophiques apparurent avant
l’invention pythagoricienne du concept de philosophie. C’est le cas de la
sagesse persane, de la sagesse en Inde, de la sagesse chinoise, égyptienne,
judaïque et bien d’autres écoles.
En effet les grandes
civilisations aryennes laissent un effort vers la spéculation rationnelle et
proprement philosophique. Cet effort est partout resté impuissant à constituer
une discipline scientifique autonome, distincte de la religion. Ici ce n’est
pas la tradition religieuse qui tient lieu de philosophie, c’est bien plutôt la
philosophie autrement dit la sagesse de l’homme, qui pénètre la religion et se
confond avec elle. Il sied de relever que le sage accomplit une fonction sacrée, il n’est pas chef d’une école philosophique, il est
fondateur d’une école religieuse ou même d’une religion.
Ainsi plusieurs sagesses se
sont constitué dans le temps : la sagesse persane dont la religion
originelle était un monothéisme assez pur, Zoroastre, appelé aussi
Zarathoustra, fonde le mazdéisme, une doctrine
puissante qui systématise (et déforme) certaines grandes vérités
recueillies de la tradition primitive, en s’efforçant d’approfondir
rationnellement l’immense problème qui s’impose à la pensée de l’homme, le
problème du mal. Ne voyant pas que Dieu est l’unique principe suprême,
Zoroastre aboutit au dualisme, et enseigne l’existence de deux principes
coéternels et incréés, le principe du bien(Ormuzd) et le principe du
Mal(Ahriman), qui se partagent l’empire des choses et dont la lutte sans merci
constitue l’histoire du monde. Le mazdéisme tend à faire du diable un Dieu
luttant contre Dieu dans la mesure où Ahriman s’identifie à l’Ange rebelle de
la tradition primitive.
Le
Bouddhisme
S’agissant de la sagesse en
Inde, plusieurs doctrines ont apparu. Il s’agit essentiellement du brahmanisme,
du bouddhisme, et bien d’autres écoles et la pensée chinoise. Le bouddha est
une philosophie, agnostique et athée, mais qui usurpe les fonctions sociales et
rituelles d’une religion. C’est à titre de religion qu’il s’est répandu chez
tant de milliers d’hommes.
A partir du VIème siècle des nouvelles
écoles naissent dans l’Inde, les unes orthodoxes, les autres hétérodoxes. De toutes
ces écoles la principale est celle de çakya-muni surnommé le Bouddha (l’illuminé,
le sage). Le Bouddhisme est une doctrine essentiellement négative et
dissolvante. Elle est orientée d’ailleurs vers la pratique plus que vers la
métaphysique et la spéculation. Le bouddhisme peut être regardé comme la
corruption et la déliquescence de la philosophie brahmanique.
Cette doctrine met avant l’être le devenir ou
le fieri, une philosophie formulait au temps d’Héraclite en Grèce comme un
parfait système évolutionniste ; aussi bien s’il déclare que l’existence
de Dieu, comme celle d’un moi substantiel ou d’une âme immortelle, est inconnaissable
(agnosticisme). Sa vraie tendance est-elle de nier l’existence de Dieu
(athéisme), et de remplacer toute substance par un courant ou un flux (conçu d’ailleurs
comme réel en lui-même) : c’est ainsi que la métempsychose consiste pour
lui dans la continuité d’une chaine de pensée et de sentiment qui passe d’un
mode d’existence à l’autre en vertu d’une sorte d’élan vers la vie du au désir
d’être ; car c’est le désir qui est
cause de l’existence , et « nous sommes ce que nous avons pensé .»
La doctrine de la libération
de la douleur, qui domine tout le bouddhisme plus encore que dans le
brahmanisme, change d’aspect et s’aggrave encore. Le mal est d’exister :
il est mauvais d’être ; et le fait d’être est la source de toutes les
douleurs. Le sage doit détruire en lui l’aspiration naturelle de l’homme vers
la béatitude, il doit laisser toute espérance et d’éteindre tout désir. Il
parviendra ainsi à l’état de vide ou d’indétermination
totale appelé nirvana qui le délivrera du mal d’être et du joug de la
transmigration et qui devrait être regardé comme l’annihilation de l’âme elle-même :
car l’âme n’est que la chaine ou le courant des pensées et des sentiments qui
doivent l’existence au désir d’être ; éteindre ce désir, est donc éteindre
l’âme.
C’est vers le nirvana que le
bouddhisme dirige tous les exercices ascétiques qu’il garde du brahmanisme, et
tous les préceptes de sa morale, ordonnée ainsi non à Dieu mais à une sorte de
néant mystique comme fin dernière. La morale bouddhiste a d’ailleurs l’homme
seul, et non Dieu, pour origine et pour règle suprême. Elle prescrit également
la bienveillance universelle, l’aumône, l’oubli des injures, la non résistance
aux méchants mais pas pour l’amour du
prochain lui-même mais c’est enfin de fuir soi-même la douleur, et d’éteindre
toute activité et toute vigueur dans une sorte d’extase humanitaire.
Le bouddhisme nous montre ainsi
que la douceur et la pitié, quand elles ne sont pas réglées par la raison et
dictées par l’amour, peuvent déformer l’homme autant que la violence, étant
alors signes de l’acheté, non de charité. Cette doctrine de désespoir n’est pas
seulement une hérésie à l’égard du brahmanisme, elle est un fléau intellectuel
pour l’humanité, car elle procède de la dissolution de la raison. On trouve en
elle les grandes erreurs qui s’attaquent à la raison dans les temps modernes.
Si elle est prônée de nos jours avec tant de ferveur dans certains milieux
européens, c’est que les écrits qui veulent tirer de l’humanisme une morale de
bonté pour un monde sans Dieu sont déjà virtuellement bouddhistes.
NBB
Dès ses débuts, la
philosophie s’est confondue à la religion. La pensée mythologique marque cette
confusion. Mais l’histoire montre des moments de conflit entre la pensée
religieuse et la pensée philosophique. Le religieux croit en Dieu, c’est un
acte de foi. Le philosophe réfléchit sur Dieu à l’aide des principes de la
raison et peut conclure à son inexistence, d’où le conflit des deux types de
pensée.
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